Après le Sommet de Djerba, qui s’est tenu les 19 et 20 novembre 2022, en vertu duquel la Tunisie a assuré la présidence du Sommet de la Francophonie deux années durant, voilà que notre pays passe le flambeau à la France, siège de l’organisation internationale de la Francophonie (OIF).
Le XIXe Sommet qui s’articule autour du thème « Créer, innover, entreprendre en français », a démarré hier, vendredi 4 octobre, à Villers-Cotterêts, dans la région Hauts de France, au nord du pays. Et se poursuivra aujourd’hui dans l’enceinte du monument emblématique, le Grand Palais, au cœur de Paris. Près d’une centaine de chefs d’Etat et de gouvernement prennent part au Sommet.
La Tunisie, représentée par le Chef du gouvernement, Kamel Maddouri, accompagné du ministre des Affaires étrangères, Mohamed Ali Nafti, a donc passé le témoin à la France.
Cet événement bisannuel d’envergure qui réunit la communauté francophone à travers le monde est l’occasion appropriée pour s’arrêter sur l’état actuel de la langue française, à la lumière de quelques chiffres clés. Selon le site officiel du Sommet, le français est la 5e langue la plus parlée dans le monde. C’est la langue officielle de 32 États et gouvernements, parlée par quelque 321 millions de locuteurs dont plus de 61% résident en Afrique du Nord, en Afrique subsaharienne et au Proche-Orient. C’est également la 4e langue la plus utilisée sur Internet.
Revenons chez nous. L’arabe et d’abord la « darija », le dialecte tunisien, est notre langue maternelle. C’est notre langue de culture. Le français et l’anglais sont nos langues d’ouverture.
Maîtriser d’autres langues, outre sa langue maternelle, permet de découvrir d’autres cultures, d’améliorer ses compétences sociales, de favoriser la tolérance et l’ouverture d’esprit, et de garantir une meilleure réussite professionnelle. Le temps de s’en rendre compte, l’apprentissage du français s’est totalement dégradé sur l’ensemble de la Tunisie. Davantage dans les régions intérieures et les cités populaires qui ont droit, comme c’est bien connu, à un enseignement général de moindre qualité.
Le français a été, certes, la langue du colonisateur, mais a été également une langue utile pour quelques générations de Tunisiens qui ont trouvé, grâce à elle, l’accès au monde, à l’ouverture, aux sciences. De ce fait, un enseignement ne peut pas être monolingue. Il faut enseigner d’autres langues, le français mais aussi l’anglais, devenu aujourd’hui une langue indispensable. Tous les jeunes sont ou souhaitent être anglophones.
Il est impossible de survivre, de conquérir des marchés, d’exporter ce que nous sommes et nos produits, sans avoir la maîtrise des langues étrangères. Et en particulier le français, pour des raisons traditionnelles et pratiques, c’est notre principal partenaire commercial, mais également l’anglais.